Serialtesting

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Suzuki SFV 650 Gladius


Suzuki SFV 650 "Gladius" édition 2012



Moto tour à tour acclamée et décriée, la Gladius a fait couler beaucoup d'encre, que ce soit du côté des rédactions comme sur les divers forums et communautés consacrées à la passion motocycliste...


Malgrès un tarif de base alléchant et des offres promotionnelles attractives (notamment une dorsale furygan offerte, 200 euros d'accessoires offerts, pour moi ça a été des top block), les ventes de la Gladius peinent à décoller, celle-çi se retrouvant seulement 16ème dans les ventes en 2011 loin derrière les XJ6, Hornet et ER6 respectivement 2cde, 3ème et 4ème du top des ventes (source motoservice: http://www.motoservices.com/selection/motos-plus-vendues-france.htm ).


Ce désamour de la part des motards traduit-il un travail baclé et décevant de la part de suzuki, ou le petit roadster midsize subit-il une réputation diffamatoire injustifiée dont il n'arrive pas à se défaire....


Examen de la robe:



Présentée au salon de la moto de Cologne 2008, la petite Gladius avait attirée l'attention sur elle par son look hors du commun.

Trop féminin pour les uns, qualifiée tout simplement de moche et de plastique par les autres, la petite moto partait déjà avec un handicap certain.


C'est toutefois sans compter les quelques badauds tombés amoureux de la bête qui la défendront dès lors bec et ongles, saluant la prise de risque du constructeur nippon pour un dessin fluide et en rondeurs qui ne s'apparente à aucune ligne connue...


Concurrente directe des ducati monster et héritière de la technologie SV, la petite Gladius emprunte donc au deux genres leurs atouts symboliques: un cadre treillis typé latin, les formes rondes des premières SV et le moteur de cette dernière, remanié pour l'occasion...


Malgré cette parenté toute relative à la marque italienne, la comparaison s'arrête au choix du cadre, puisque celui-çi est en acier (contre de l'alu chez Ducat') peint et couvert d'un cache plastique, argument peu flatteur pour le futur acheteur, j'en conviens.


Un second clin d'oeil au design italien à la limite de la copie se situe en la personne du phare, que l'on confond avec les optiques de chez MV Agusta.
Ajoutez à cela un banal bras oscillant, un pot pour le moins volumineux et pas spécialement réussi, et vous vous retrouverez vite dans le camp de détracteurs...


Elle n'est pas aussi sans rappeler la Cagiva Raptor 650, autre alchimie italo-niponne qui n'a pas connu de succès sur notre territoire pour cause de peu concessions...


Oui mais voila, la Glad' ne se résume pas seulement à ses (petits) défauts esthétiques qui font partis d'une ligne malgré tout globalement homogène (pour ne pas dire réussi par souci d'objectivité, hormis le pot bien sûr), et embarque bon nombre d'arguments onbord!






Sur le fil du rasoir:

Avec un poids tous pleins faits annoncé à 202kg, la vocation "féminine" de cette moto fond comme neige au soleil face à une monster 696 pesant 161kg ou les 183kg de la précédente SV, et donc plus proche d'une ER6 "masculine" et ses 203kg...


Cependant la machine bouge sans trop d'efforts et se révèle être suffisamment bien équilibrée pour toutes les manoeuvres à l'arrêt.


La selle est basse et quelques peu dure, la position de conduite est droite et légèrement penchée vers l'avant , chose due au repose-pieds positionnés un peu vers l'arrière, et les jambes sont à leur aise grâce au réservoir qui permet d'être bien englobé.



Le tableau de bord est soigné et complet, lisible à souhait avec son affichage analogique de la vitesse et du rapport engagé, même si on regrette l'absence de jauge à essence, remplacée par un témoin de réserve (signal clignotant puis continu).


Le guidon haut et cintré tombe bien entre les mains, les rétros se règlent facilement et offre une bonne visibilité sur l'arrière, les commandes restent douces et de qualité standard.


Tout bon sac de sable qui se respecte trouvera des poignées design très facilement préhensibles et ergonomiques...


Reste que quelques détails de finition viennent ternir le tableau, comme l'emploi de rislans pour fixer au guidon deux câbles électriques, ou la facilité qu'ont les platines à marquer...



Le Glaive sorti du fourreau!

A la vue des quelques 2000km au compteur et une période de rodage frustrante, on peut tirer deux choses de la petite suzuki:
d'abord, son moteur remarquable de douceur et de vivacité, capable de reprendre sous les 2000trs/min sans broncher et son coup de pied au c*l passé 6000trs.


Le bloc moteur des SV a été retravaillé de manière à être plus souple aux bas et moyens régimes, et cela se traduit aussi par une absence toute relative de vibrations pour un bicylindre, ce qui apporte un agrément de conduite supplémentaire aux possibilités de cette meule.


De plus, la revue de l'architecture lui a permis d'avoir un réel frein moteur, de ceux qui permettent de ne jamais toucher aux freins (qui soit dit en passant manquent de mordants mais sont suffisamment puissants), sauf situation d'urgence!


Un avantage qui oblige à modifier sa conduite, car même si rétrograder 3 rapports d'affilée sur un 4 pattes peut paraitre sans conséquence, il est içi synonyme de blocage de roue assuré!


Malgré une puissance du moteur portée qu' à 72cv et une allonge de la machine en deça d'une SV ou d'une ER6, elle ressort à ce petit jeu avec un couple bien plus présent et une progressivité jouissifs en ville!


Sur route, la Gladius offre un beau panel de sensations, passant de la conduite ultra cool à 4000trs en 6ème, à l'arsouille pure et dure!



Si le moteur offre un côté bien sage sous 3000trs, il se montre explosif à partir de 6000 et pousse sans discontinuer jusqu'aux 10000 emblématiques ...


Et c'est là que le second atout maitre de cette moto est abattu, le chassis!
Parfaitement équilibré, largement suffisant pour la puissance du moteur, il confère à la moto une vivacité et une tenue de route impeccable, proche du sans faute!


Les suspensions réglées fermes en sortie d'usine, bien que dégradant légèrement le confort dans cette configuration, participent à cette facilité d'usage dont fait preuve la Gladius, enchainant les virolos et les pif-pafs avec un naturel et une aisance déconcertants!

La moto prend de l'angle toute seule, au gré des mouvements de bassins de son pilote, jusqu'à ce que la garde au sol et les cales pieds rappellent à l'ordre...


Elle préfèrera naturellement jouer avec ses copines midsize au chat et à la souris sur route viroleuses plutôt que sur autoroute où la roue av semble flotter à très haute vitesse même si il ne s'agit là que d'une impression, et où la protection quasi nulle fait vite remonter la poignée...


En définitive une moto pour la ville ou pour le fun, ce sera à son propriétaire de choisir....






Bilan :


On aime                                                                               On aime pas
Possibilités du moteur                                                          Le mordant du freinage
Equilibre/côté joueur                                                           Contenance du réservoir
Tenue de route impeccable                                                     Finition et dureté selle
Facilité d'usage                                                                                               



21/12/2012
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